ARTIFICIALISATION HUMAINE ET DENTAIRE

Auteurs-es

  • Frédéric-Gaël Theuriau

Résumé

Entre le 5 et le 17 avril 1815, le volcan Tambora, sur l’île de Sumatra, en Indonésie, entra en irruption. Ses cendres projetées dans l’atmosphère créèrent un nuage sombre irritant pour la respiration qui gagna l’Europe dont la Suisse. Les dérèglements climatiques occasionnés durèrent plus de deux ans à cause de l’obscurité, des pluies et du froid qui empêchèrent les arbres de produire leurs feuilles et leurs fleurs au printemps suivant. Des touristes anglais se trouvent ainsi bloqués près du lac Léman en juin 1816 à la villa Diodati à Cologny. Pour passer le temps, un concours d’écriture fut lancé par Lord Byron autour d’histoires de fantômes et d’une conversation sur les expériences de Galvany, en 1781, qui animait des cadavres d’animaux avec des décharges électriques. Mary Shelley commença un court récit axé sur la réflexion du principe de l’étincelle de la vie assimilée à une charge électrique. Son mari qui l’accompagnait l’encouragea à étoffer son histoire, ce qui fut fait de retour en Angleterre durant plus d’un an. Le XIXe siècle commençant reléguait le corps humain à une simple mécanique biologique sans âme tirant son existence d’une situation fortuite et non du fruit de la divine création. C’est pourquoi la science voulait créer du vivant. Dans le roman, la créature bienveillante au départ et cherchant des amis qu’elle ne put se faire, reproche, après ses échecs successifs, à Victor Frankenstein de s’être pris pour Dieu et en veut en même temps à la société entière qui l’ont fait devenir un monstre. Cette approche morale rousseauiste du roman, à travers un type humain particulier qui est le savant orgueilleux, présente des réflexions sur le rôle de la science et de la technologie loin d’être résolues actuellement : l’éthique scientifique, l’artificialisation corporelle, l’altérité humaine, la précarité de la créature devenue un vagabond marginalisé et sans identité. Frankenstein; or, The Modern Prometheus de Mary Shelley fut donc la source primordiale de la réflexion sur l’ « artificialisation humaine et dentaire » aujourd’hui, deux cents ans après la publication du roman en 1818.

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Comment citer

Theuriau, F.-G. (2019). ARTIFICIALISATION HUMAINE ET DENTAIRE. Revue CMC Review, 5(2). Consulté à l’adresse https://cmc.journals.yorku.ca/index.php/cmc/article/view/40350

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